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GARDOUCH

village lauragais

Gardouch, de la préhistoire à l'histoire


Une presque certitude : Gardouch (ou ses ancêtres Gardubium et Gardog) n’existaient pas à l’époque préhistorique.

Pourtant, le Lauragais était peuplé. Entre Pyrénées et Massif Central il était la voie de passage obligée de toutes les migrations vers l’ouest (océan) et le sud (Espagne ou Ibérie).


Qu’ils s’appellent l’homme de Tautavel, celui de Néenderthal, celui de Cro Magnon, ou les Magdaléniens, nos ancêtres nous ont légué ossements, fresques, outils.

Leurs traces ornent musées et grottes célèbres : Tautavel, Niaux, Mas d’Azil, Montespan, Gargas, vallées de l’Aveyron, du Lot et de la Dordogne.


Pas de signatures d’ancêtres dans la plaine et les collines lauragaises.

Autant les sites précédents étaient, par leur situation propre, relativement à l’abri des érosions diverses (eau, vent, sédimentation, défrichage et travail de la terre), autant l’axe Narbonne-Toulouse est tiré presque droit dans deux bassins sédimentaires, où la plupart des traces ont été effacées par les éléments … et les hommes.


Pour reconstituer l’histoire des habitants de ce pays, nous pourrions suivre la chronologie suivante (impasse sur la période antérieure à 30 000 ans) :


De 30 000 à 10 000 ans avant JC : époque magdalénienne


Des peuplades habitaient les vallons et les coteaux lauragais : elles commençaient à y faire souche. Leurs traces sont absentes, nous avons vu pourquoi.


Pour la partie qui nous intéresse, disons entre Castelnaudary et Toulouse, comment pouvaient-elles être socialement organisées ?

Vraisemblablement en tribus ou familles nomades de chasseurs et de cueilleurs. A partir de 10 000 ans avant JC, elles ont commencé à se sédentariser, à s’installer sur des endroits stratégiques (les coteaux) et près des ruisseaux locaux.

A cette époque, le couloir lauragais n’était qu’une longue plaine boisée et marécageuse parcourue par l’Hers à l’ouest et le Fresquel à l’est. Leurs crues nombreuses ont apporté les sédiments qui, plus tard, ont permis de transformer les vallées défrichées en sols prospères. La forêt de frênes, sureaux, chênes, ormes était tout à fait inhospitalière. Par contre elle était source inépuisable de nourriture animale.

De part et d’autre, commençaient à se tracer les premiers sentiers sur les flancs des collines.

Ce début de sédentarisation, avec une agriculture naissante est, on le sait, à l’origine de toutes les explosions démographiques.


De 10 000 à 1 000 avant JC : celtisation


Que se cache-t-il derrière ce terme ? Simplement une période d’invasion par les Celtes.

Les Celtes ont contribué au peuplement de la Gaule et par suite à celui du midi de la France.


Il convient de chercher leurs origines dans un foyer indo-européen situé vers l’est de l’actuelle Turquie.

Il est désormais admis que par vagues successives venant de l’est de l’Europe ils se sont progressivement installés en Europe de l’ouest, jusqu’à sa façade atlantique.


De 1000 avant JC à 60 avant JC


Passage de l’âge du bronze à l’âge du fer. La civilisation celte s’est développée dans toute la France actuelle et en particulier dans notre Midi.

Les Celtes sont plus communément appelés Gaulois par les Romains, avec lesquels ils entrent en guerre : invasion de la plaine du Pô, épisode de la bataille autour de Rome (les oies du Capitole) en 390 av JC.


Dans notre région lauragaise et toulousaine, une tribu celte s’est remarquablement implantée entre 300 et 200 avant JC : les Volques Tectosages. On suppose que par étapes successives, ce peuple venu du nord ou de l’est, a longé la vallée du Rhône. Il a atteint la région toulousaine où il s’est établi en s’assimilant au fur et à mesure avec les autochtones.

Beaucoup d’entre nous ont des origines volques.


Nous sommes en droit d’imaginer qu’en raison de la sédentarisation, les premiers rassemblements de groupes ou de familles s’étaient de préférence effectués sur des emplacements relativement sécurisés : collines ou pechs (voir plus loin).


Déjà, Etrusques, Phéniciens et surtout Grecs fondaient des comptoirs au bord des côtes : Massalia (Marseille), Agathè (Agde), Emporion (Empurias). Il y a donc forcément eu un brassage important de civilisations différentes dans le couloir lauragais.


Les premières voies de circulation prenaient naissance, au fil des échanges, entre pays du nord et pays méditerranéens. Un commerce tout particulier se développe : celui de l’étain.

Voie de passage privilégiée entre nord-ouest et sud-est, le Lauragais a été l’un des axes où était acheminé le minerai d’étain, alors très recherché : d’où le nom de route de l'étain.


Le Lauragais était donc une voie d’invasion, de passage, de commerce et d’échanges.

Et les Tectosages, qui maîtrisaient étain et cuivre ont contribué sans nul doute au développement de cet axe commercial.

Entre Toulouse et Carcassonne, s’organisait tout un système de communications et de transports, avec des points de haltes, des lieux d’entrepôts, et même des marchés : Badera (Baziège), Elusiodunum (Naurouze), Sestomagus (Castelnaudary), Eburomagus (Bram).


Les Romains et leurs voisins gaulois vivaient en bonne harmonie. Il n’y avait pas encore d’empereur à Rome. La république romaine contrôlait l’Italie du nord, et une bonne partie du sud de la Gaule : la Provincia englobait la Provence actuelle, plus la fameuse Narbonnaise qui allait jusqu’à Toulouse.