GARDOUCH

village lauragais


Gardouch, de la préhistoire à l'histoire (suite)



La période gallo-romaine : 58 av JC à 400


En 58 avant JC commence la guerre dite des Gaules.

Un prétexte futile provoque une guerre d’extension qui se termine 6 ans plus tard à Alésia.

Elle intéresse peu le Lauragais qui resta en dehors du conflit direct.


C’est certainement à cette période qu’on peut situer l’apparition du groupe de vie de Gardubium sur le pech de Gardouch.


Ce qu’il faut surtout retenir de la domination romaine c’est l’incroyable développement des échanges qui s’en est suivi. De véritables routes sont tracées (via Domitia, via Aggrippa) qui relient Rome aux principales agglomérations de l’empire. On trouve encore dans notre Lauragais, à deux pas du canal, les vestiges de la voie romaine qui joignait Toulouse à Lyon en passant par Narbonne.

Quantité d’ouvrages d’art sont construits : ponts, canaux, aqueducs.

Dans le même temps, le développement de l’agriculture et notamment des cultures céréalières prend un essor jamais encore connu. De véritables villages voient le jour, à flanc de coteaux.


La lente déforestation de la zone comprise entre Toulouse et Carcassonne commence à peine.

Cette période, faste pour l’économie régionale, est souvent qualifiée dans les livres d’histoire d’ère gallo-romaine. Elle durera quatre bons siècles. Ce pays bénéficiera pour son développement des bas fourneaux de la Montagne Noire, où les métaux sont fondus, travaillés et bien sûr revendus (Durfort).


De grandes villes se développent : Nîmes (Nemausus), Narbonne (Narbo), Toulouse (Tolosa), Bordeaux (Burdigala). La paix romaine va prendre fin avec la lente désagrégation de l’empire. Et tout particulièrement chez nous, où l’épisode qui suit, celui des Wisigoths, va laisser des traces importantes.


Les Wisigoths et la fin de l'empire romain : 400 à 700


Les Wisigoths sont un peuple de nomades. Ils ont erré pendant quatre siècles aux confins de l’empire romain, s’installant provisoirement entre Danube et Mer Noire et faisant alliance avec l’empire. Leur origine n’est pas de l’est, mais du nord. De fait, ils viennent du sud de la Suède qu’ils ont quittée sûrement soit pour des raisons climatiques soit poussés par d’autres envahisseurs. Leur entente avec Rome prend fin au moment où ils sont chassés, sans doute par les Huns.

Ils occupaient alors une partie du nord de l’Italie ; ils entrent en guerre à plusieurs reprises avec Rome dans les années 400, jusqu’à la mise à sac de la ville en 410. Après la mort de leur chef Alaric, son beau-frère Ataulphe les dirige et ils entrent dans la Narbonnaise vers 412. Un temps ils sont repoussés en Catalogne où périt le fameux Ataulphe assassiné.

Rapidement, vers 418, ils reviennent dans la région de Toulouse où l’empire romain décadant leur concèdera territoires et villes. Le royaume Wisigoth se crée ainsi, avec pour capitale Toulouse : elle en est le centre de commandement. La zone d’influence ira de Bordeaux et Poitiers jusqu’à la vallée du Rhône, y compris, au sud, les trois-quarts de l’Espagne.


Pendant ce temps, au nord de la Gaule, un peuple particulier commence à émerger et à s’organiser : les Francs. Autour de leurs premiers rois, les Mérovingiens.


Dans le Midi, nous étions en terre celtique, nous voici maintenant en terre wisigothe.


Les Wisigoths se sont heureusement romanisés . Par conséquent peu de choses ont changé localement : la région est administrée de la même manière ; elle demeure un pays de cultures, d’élevage, et la voie romaine reste l’axe de tous les commerces.


En 476, le royaume wisigoth s’étend jusqu’au Val de Loire. Mais deux évènements vont modifier l’équilibre.


Le premier, la même année, est la chute définitive de l’empire romain d’Occident. L’allié romain ne tient plus la route et il s’effondre sur lui-même.


Le second est fondamentalement plus important : au nord de la Loire, la puissance montante est celle des Francs. Clovis vient de se convertir au catholicisme romain et il a, à ce titre, le soutien de tout le clergé catholique. Wisigoths et Francs entrent en conflit : les Wisigoths, bien que chrétiens, sont d’un christianisme spécial ; ils sont chrétiens ariens. Ils croient au même Dieu, mais ils nient la Trinité, qui est l’un des fondements du catholicisme. Le voisinage ne pouvait plus durer longtemps sans heurts.

 

En 507 les Francs, alliés aux Burgondes, chassent les Wisigoths des pays de Loire, du nord de l’Aquitaine, puis plus tard du Midi Toulousain. Ils se replient sur Narbonne et la Septimanie (en gros, le Languedoc Roussillon d’aujourd’hui). Ils en sont chassés à nouveau par les Francs en 531 et fuient alors dans la région de Tolède, qu’ils quitteront sous la poussée musulmane. Un bref retour dans la Narbonnaise pour une poignée d’entre eux : leur histoire s’y termine, toujours en raison des invasions musulmanes. Certainement, ils essaiment dans tout le Midi et sont assimilés aux autres populations. C’est le point final de leur influence.


Nous sommes déjà en 719 ! …. On est loin de l’empire romain ! ….


Notre voie lauragaise vient de connaître les chassés croisés Francs Wisigoths : elle est toujours là, passage privilégié et axe de rencontre entre multiples civilisations.


Elle véhicule toujours des hommes, des denrées, des marchandises, mais en même temps, elle véhicule des idées, des manières de penser.


Pour l’heure, elle va voir arriver les musulmans qui ont conquis l’Ibérie voisine.


Et le village (devenu castrum) de Gardubium s’est trouvé un autre nom : Gardog.